Prendre l'avion avec ses animaux (en cabine !)
Beaucoup l'ignorent, mais il est tout à fait possible de prendre l'avion avec son animal en cabine. L'ayant fait avec mes deux chats, je vous donne mes conseils pour un voyage à la cool !
Écrit par Élisa Mougey
À LA UNE DE CET ARTICLE :
En avril 2022, j'ai empaqueté 12 ans de vie en Irlande pour m'installer en France et, en plus de mes valises pleines de pulls Aran, j'ai bien entendu ramené mes 2 chats, Rookie et Sally.
Et peut-être cela vous surprendra-t-il, mais ce n'est pas si compliqué que ça !
Il vous faut juste un peu de patience et un bon forfait de téléphone.
Dans cet article, je vous décortique donc mon expérience et vous donne mes conseils pour un voyage tranquille, pour vous comme pour vos loulous !
Note : j'ai moi même volé avec Air France, mon récit est donc basé sur mon voyage avec cette compagnie bien précise. Si vous avez votre propre expérience à partager, alors n'hésitez pas !
Tout d'abord, quels animaux peuvent voyager dans la cabine d'un avion ?
Les chiens et les chats de compagnie (ainsi que certaines espèces d'oiseaux chez certaines compagnies aériennes) peuvent voyager dans la cabine d'un avion tant que l'animal DANS sa caisse de transport ne dépasse pas les 8kg et que l'animal est âgé d'au moins 12 semaines.
Pour les animaux plus lourds, il existe d'autres solutions, donc renseignez-vous !
Pour les voyages en avion, vous avez bien sûr l'option du voyage en soute (ma super cousine Cindy a fait un voyage de plus de 9 mois en Amérique du Sud et du Nord en emmenant son Rottweiler !) ou en fret.
Si l'avion ne vous botte pas, voyez si vous avez la possibilité de prendre un ferry ou de faire le trajet en voiture.
Il existe également des compagnies spécialisées qui s'occupent entièrement du transfert de votre animal, par voie aérienne, maritime, ferrovière ou routière.
Et si vous ne pouvez pas les emmener avec vous, faites-les garder ! Par un ami, par de la famille ou par un professionnel, à votre domicile ou en pension.
Bref, ce ne sont pas les options qui manquent !
1. Choisir sa compagnie aérienne
C'est une évidence, mais vous allez vite comprendre l'importance de ce conseil dans les points suivants.
Les compagnies aériennes qui proposent le vol d'animaux en cabine ne sont généralement pas des compagnies low cost !
Oubliez donc Ryanair et Easy Jet et concentrez-vous sur les compagnies plus "haut de gamme". En Europe, ces compagnies incluent Air France, Swiss Airlines, Turkish Airlines, Lufthansa et KLM.
Et les compagnies "haut de gamme" vous offrent souvent des billets à prix "haut de gamme".
Donc : prenez-vous y à l'avance !
Plus vous réservez tôt, plus vous avez de chance d'obtenir des billets un peu moins chers.
Sachez également que votre animal est considéré comme un "bagage supplémentaire" pour lequel vous devez payer (généralement aux alentours de 50 à 60€ par animal).
Selon votre destination, vous allez peut-être devoir repenser votre parcours.
J'aurais pu voler directement de Dublin à ma destination en France, dans un aéroport à 20min de chez moi, avec Ryanair. Tout cela en quelques heures.
À la place, j'ai dû prendre deux vols avec escale à Charles de Gaulle avec Air France et aterrir dans un aéroport à 1h30 de chez moi (donc j'ai dû louer une voiture en plus). Tout cela en une journée complète.
D'ailleurs, en cas d'escale, renseignez-vous sur les aéroports ! J'avais l'option de choisir une escale de 50min ou de 2h à CDG, et j'ai consciemment sélectionné l'option la plus longue pour nous éviter, à mes chats et à moi, un stress supplémentaire. Une excellente décision, car CDG est un monstre et il m'a fallu plus d'1h pour me rendre à la porte de mon second vol.
Prenez donc le temps de bien étudier tous les trajets possibles pour sélectionner celui qui vous convient le mieux.
Les conditions de transport pour les animaux en cabine peuvent varier d'une compagnie aérienne à une autre. Par exemple, Air France n'autorise pas plus d'un animal par passager. Chez Swiss Airlines, c'est deux animaux par passager.
D'autres règles peuvent différer, comme les règles d'enregistrement, les dimensions autorisées des cages d'animaux...
Pensez donc à garder un oeil sur ces spécificités en choisissant votre compagnie aérienne (ces règles devraient être listées sur le site de la compagnie).
2. Effectuer sa réservation
Chaque vol a un nombre limité d'animaux autorisés à bord (2 pour Air France), donc même si vous réservez votre billet d'avion en ligne, vous devrez certainement téléphoner au service client de votre compagnie aérienne pour ajouter un animal à votre réservation.
Donc libérez quelques heures, faites-vous un thermos de café et armez-vous de patience et d'un téléphone bien rechargé, car ce petit coup de fil avec Air France m'a personnellement pris 1h30, dont 45min d'attente.
Rassurez-vous, une fois que c'est passé, vous avez fait le plur dur (ou en tout cas le plus frustrant) !
Pour la résa, vous avez deux choix :
A. Réserver votre billet en ligne puis appeler le service client pour ajouter un animal.
Avantage : vous gagnez du temps au téléphone. Inconvénient : vous risquez qu'il ne soit pas possible d'ajouter un animal sur ce vol et donc d'avoir des frais de changement de vol, selon la compagnie.
B. Appeler le service client et réserver votre billet et celui de votre animal au téléphone.
Avantage : tout est fait en même temps. Inconvénients : vous passez une plombe au téléphone ET vous encourez des frais de réservation supplémentaires (30€ avec Air France).
Perso, j'ai improvisé une troisième option secrète :
C. Appeler le service client avec tous les détails des vols qui m'intéressaient pour m'assurer que l'ajout d'un animal était possible, puis effectuer la réservation du billet en ligne sur mon ordi en faisant patienter l'agent du service client et enfin, demander l'ajout de l'animal.
Avantage : tout a été fait d'un coup et pas de frais de résa supplémentaires. Inconvénients : un bon hors forfait et une grosse envie de pleurer après avoir raccroché.
3. S'assurer d'être (légalement !) prêt pour le voyage
Il y a deux choses cruciales que vous devez étudier en détail :
A. La réglementation de la compagnie aérienne.
Ce sont les règles qui vous permettent d'embarquer à bord de l'avion, telles que les dimensions de la caisse de transport, le nombre d'animaux admis par passager...
Vous pouvez retrouver ces règles sur le site de la compagnie aérienne (et n'hésitez pas à les récapituler avec l'agent du service client lorsque vous les appelez pour la résa).
B. La réglementation du pays de destination.
Ce sont les règles qui vous permettent d'entrer sur le territoire de destination. Renseignez-vous bien, car elles varient d'un pays à un autre (et elles varient dans le temps également).
L'animal doit toujours avoir un passeport, doit toujours être identifié par puce électronique et doit toujours être vacciné contre la rage. Puis, selon les pays, s'ajoutent un certificat de bonne santé, un titrage antirabique, une preuve de traitement contre l'écinococcose...
Vous pouvez retrouver ces règles sur le site des ambassades ou sur les sites gouvernementaux du pays de destination.
Si vous n'êtes pas en règle, vous risquez que votre animal soit arrêté à la douane et retourné vers le pays d'origine.
Soyez donc vigilant et encore une fois, prenez vous-y bien à l'avance !
4. Faire une virée shopping pour leur petite valise
Généralement, votre caisse de transport doit être souple et respecter certaines dimensions (indiquées sur le site de la compagnie aérienne).
Techniquement, votre animal doit également pouvoir se tenir debout sans toucher le haut de la caisse et se retourner facilement, mais si vous avez un gros chat (c'est le cas de mon Rookie), je vous préviens, il sera carrément à l'étroit.
Avec ces infos en tête, c'est le moment de faire un peu de shopping. Personnellement, j'ai choisi la simplicité et le large choix d'Amazon.
- Pas la peine de vous ruiner, mais choisissez une caisse d'assez bonne qualité pour éviter que votre animal n'arrive à se sauver. Les avis d'acheteurs sont vos amis !
- Si la caisse est 1 ou 2cm plus large que les dimensions admises, je ne pense pas que ce soit un problème (en tout cas, personne n'est venu vérifier ces dimensions avec un mètre). C'est le poids qui est important (8kg max pour l'animal DANS la caisse) et il sera pesé à l'embarquement. Donc choisissez une caisse pas trop lourde (les miennes font 1,05kg chacune).
- Si vous avez prévu une valise à main, choisissez une caisse que vous pouvez sécuriser à la poignée de votre valise. Cela semble optionnel, mais croyez-moi, traverser un aéroport comme CDG avec 8kg à bout de bras n'est pas de la tarte !
Certains avis avertissaient les acheteurs que les animaux arrivaient à ouvrir les fermetures éclairs en poussant avec leur museau.
J'ai donc utilisé des liens en métal (ceux qui viennent avec les sacs congélation) pour sécuriser toutes les ouvertures.
Vous pouvez également acheter des petits mousquetons.
J'ai choisi de prendre une valise à main supplémentaire (10kg max, généralement incluse dans le prix du billet) pour y mettre toutes les affaires des minous.
Je partage ma checklist :
- Des couvertures, pour recouvrir 3 côtés de la caisse dans l'avion (pas toute la caisse pour ne pas les étouffer !). Cela m'a permis de les calmer un peu pendant le voyage.
- Des petites gamelles, de l'eau, des friandises et des croquettes et une seringue pour l'eau. Votre loulou n'aura certainement pas très faim, mais pour les garder hydratés, j'ai mélangé un peu d'eau avec des friandises dans une gamelle quand j'en avais l'occasion.
- Un harnais + laisse sans métal, pour le passage de la sécurité.
- Des puppy pads, du sopalin et des lingettes nettoyantes en cas d'accident. J'ai eu droit à un pipi à CDG et une diarrhée à l'arrivée sur le parking de la location de voiture et j'étais contente d'avoir de quoi nettoyer.
5. Prendre rdv chez le véto
Vous devrez faire faire le passeport de votre animal chez le vétérinaire ainsi que tout autre examen ou justificatif nécessaire au transport (certificat de bonne santé, titrage antirabique, preuve de traitement contre l'écinococcose...).
Ces examens prennent du temps, donc rappelez-vous de bien vous renseigner sur la réglementation du pays de destination eeeeeet... prenez-vous y au dernier moment (attention, il y a un piège dans cette phrase :) ).
L'identification par puce électronique est obligatoire pour le voyage en avion. Le numéro de cette puce sera indiqué dans le passeport de l'animal.
Soyez certain que vos informations personnelles sont bien à jour sur le site de l'I-CAD. Déjà parce que c'est obligatoire, mais aussi en cas de perte de votre animal.
Le passeport ne peut être délivré qu'avec le vaccin antirabique, et vous ne pouvez voyager que si le vaccin antirabique est considéré comme valide.
Il faut 21 jours pour que le vaccin soit validé, donc pensez bien à faire vacciner votre animal AU MINIMUM 21 jours avant la date de votre départ.
Si votre animal a déjà été vacciné contre la rage, assurez-vous qu'il soit toujours couvert (le rappel du vaccin ocntre la rage se fait généralement tous les 1 à 3 ans selon les marques).
Enfin, un animal peut être vacciné contre la rage qu'à partir de 12 semaines (c'est également pour cette raison que l'âge minimal de voyage par avion est de 12 semaines).
Je n'ai pas voulu passer par la case "calmants" avec mes chats, mais vous pouvez en discuter avec votre vétérinaire et ce plusieurs mois avant la date de votre voyage.
Les calmants prescits pour un voyage doivent être testés bien en amont dudit voyage pour s'assurer que l'animal les supporte bien.
Aucun vétérinaire ne vous prescrira des calmants pour un voyage en avion sans tests préalables.
Ma Sally était sous traitement à l'époque et j'ai donc dû voyager avec son traitement sur moi. Juste au cas où, j'ai demandé au vétérinaire de m'écrire une lettre d'ordonnance détaillant le besoin de voyager avec ce traitement à présenter en cas de problème (il n'y en a pas eu).
6. Savoir à quoi s'attendre pendant le voyage
Le plus compliqué est bien entendu le passage de la sécurité (c'est là où vous placez vos bagages dans un scanner).
On m'avait donné deux choix : soit vous sortez l'animal du sac et vous traversez la sécurité avec la bête dans vos bras ou vous laissez l'animal dans le sac et il passe au scanner.
J'ai bien entendu choisi la première solution.
C'est le moment où les harnais sont utiles, au cas où l'animal saute de vos bras (la cata, en d'autres termes). Rappelez-vous que les harnais ne doivent pas contenir de métal, car si vous sonnez au portique, vous allez devoir enlever le harnais de toute façon.
J'étais très anxieuse à l'idée de sortir ma Sally de sa caisse, elle qui a horreur d'être portée, mais elle était tellement terrorisée qu'elle n'a pas bougé une moustache.
J'avais également demandé à passer les caisses de transport avant tout le monde afin de passer le moins de temps possible avec les chats en dehors des sacs. Tout le monde, passagers comme agents de sécurité, ont été très compréhensifs et m'ont laissée faire.
Ce n'est pas parce que vous payez un billet à votre animal qu'il à droit à son siège, oh que non !
En théorie, il est sensé passer tout le trajet à vos pieds, sous le siège en face de vous. En pratique, la caisse de transport ne passe même pas sous le siège et elle ne doit être placée au sol que pour le décollage et l'aterrisage.
Encore une fois, les gens ont tendance à être compréhensifs. J'ai donc commencé par demander aux hôtesses s'il était possible de changer de place pour un rang avec plusieurs fauteuils libres pour pouvoir y déposer les caisses de transport pendant le vol, ce qui heureusement à été possible. Si vous n'avez pas cette opportunité, prenez la caisse sur les genoux.
Le décollage a été très difficile, en particulier pour mon Rookie qui a beaucoup miaulé et s'est beaucoup débattu pour sortir de sa caisse. Je pense que les vibrations de l'appareil au sol l'ont stressé car, dès que je l'ai posé sur le siège, il s'est calmé.
J'ai posé les deux caisses côte à côte sur les sièges à côté de moi (mes deux chats s'aiment beaucoup et leur proximité les a également beaucoup calmé) et les ai recouvertes d'une couverture en laissant l'avant des caisses à l'air libre. Puis j'ai passé le reste du vol a leur parler, à les carresser discrètement (vous n'êtes pas sensé ouvrir les caisses et faites bien sûr très attention qu'ils ne puissent pas se barrer) et à leur donner des petites friandises. Au bout d'une dizaine de minutes, les deux se sont calmés.
Les deux vols se sont déroulés de la même manière, donc malgré une grosse journée bien éreintante, nous sommes arrivés à bon port en début de soirée.
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